Je n'ai pas envie d'écrire. Voilà !
Je fais les gestes, oui.
N'importe qui pourrait dire, là, en me regardant, que je suis en train d'écrire, c'est sûr !
Et personne, autour de moi, ne doute que cette action soit volontaire.
On n'écrit pas, comme ça, sans y être fermement résolu, sans une dévotion tenace à l'Oeuvre en cours.
Nul ne peut supposer, a priori, que je m'adonne à ce luxe, à cette occupation, contre mon gré !
Surtout quand on me voit, le reste de mon temps, soumis, comme tout un chacun, à mille odieuses contraintes !
Et je m'attends toujours à la question : « Vous êtes obligé ? »
Non. Qui me forcerait ?
Si j'étais contraint et forcé, on verrait le Maître et la Règle.
D'ailleurs, je m'arrête à chaque instant.
Heureusement, il y a l'Imparfait, ce mode majestueux, dont l'indulgence est sans limite.
Et la Poésie, qui permet de terroriser.
Philippe LEOTARD
Photo Net



Commentaires
Enregistrer un commentaire