Versets d’un panthéiste
Perds-moi l’étoile
— dit le poète —
traverse-moi de la flèche de la distance
bois-moi la source
— dit celui qui boit —
bois-moi jusqu’au fond au néant
qu’on me donne de bons yeux
pour dévorer les paysages
les mots censés protéger mon corps
qu’ils m’apportent l’abîme
l’étoile prendra racine sur mon front
la source déshumanisera mon visage —
puis tu t’éveilleras silencieux
dans les paumes de l’immobilité
au coeur des choses
Zbigniew Herbert
Photo Net



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