A corps perdu
Je me lie
A nos corps perdus
A ce corps
Qui nous annexe
Pour mieux nous perdre
Qui nous escorte
Pour nous trahir
A ce corps
Qui nous flatte
Puis nous brocarde
Qui nous comble
Puis nous détrousse
Je me rallie
A nos squelettes provisoires
A nos cinq sens
Aux accents du coeur
Aux voyages du sang
Je m’allie
A nos corps en perdition
A ces abris de chair
A ces gibiers du temps
Je me relie
A ce corps
Terreau de l’âme
Qui progresse en sourdine
Et furtivement se détruit
Je chemine
Avec ce qui vit
Et se dissipe
Avec ce qui périt
Et se perpétue
Avec ce qui succombe
Puis en d’autres corps
Survit.
Andrée CHEDID


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