(…)
- Et ça c’est quoi ?
- Ça c’est du lierre qui a poussé au pied du tronc et qui s’élève au milieu du branchage. Tu vois, il est même carrément à l’intérieur de l’arbre.
- C’est comme deux arbres entrelacés. C’est magnifique.
- Contrairement à ce que l’on entend parfois, le lierre n’est pas un parasite. C’est une liane qui s’accroche aux arbres et qui peut donc avoir tendance à les étouffer, ils sont contraints dans leur croissance, par ce grillage qui est autour, mais ça ne les empêche pas de pousser. Ça peut juste leur créer des blessures.
- Ils vont très bien ensemble, je trouve, ce lierre et ce grand chêne.
(…)
- Et là, le vert, c’est quoi ?
- Eh bien c’est du lierre.
- Là aussi ? Tout ça c’est du lierre ? Si gros ? Il est tellement développé qu’on ne sait plus qui est sur qui ! Ce sont deux arbres à part égale, pratiquement !
- Ils se concurrencent pour la lumière, ça c’est certain.
- C’est un chêne ?
- Exactement.
- Ce qui est beau c’est que ce chêne, du coup, il a des feuilles. Regarde, il est tout vert, on se croirait en plein été. Les autres chênes sont dénudés, mais pas lui, il est resplendissant.
- Mais ce ne sont pas ses feuilles.
- Qu’importe, puisqu’il a un feuillage. Les forêts seraient moins grises, l’hiver, si chaque arbre avait son lierre.
- Cet été il le sera encore plus, quand tu auras les feuilles du chêne au milieu des feuilles du lierre. Comme deux arbres mélangés.
Eric Reinhardt/ extrait / L’amour et les forêts.


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