Nevermore
Allons, mon pauvre cœur, allons, mon vieux complice,
Redresse et peins à neuf tous tes arcs triomphaux ;
Brûle un encens ranci sur tes autels d'or faux ;
Sème de fleurs les bords béants du précipice ;
Allons, mon pauvre coeur, allons, mon vieux complice !
Pousse à Dieu ton cantique, ô chantre rajeuni ;
Entonne, orgue enroué, des Te Deum splendides ;
Vieillard prématuré, mets du fard sur tes rides :
Couvre-toi de tapis mordorés, mur jauni ;
Pousse à Dieu ton cantique, ô chantre rajeuni.
Sonnez, grelots ; sonnez, clochettes ; sonnez, cloches !
Car mon rêve impossible a pris corps, et je l'ai
Entre mes bras pressé : le Bonheur, cet ailé
Voyageur qui de l'Homme évite les approches.
—Sonnez, grelots ; sonnez, clochettes ; sonnez, cloches !
Le Bonheur a marché côte à côte avec moi ;
Mais la FATALITÉ ne connaît point de trêve :
Le ver est dans le fruit, le réveil dans le rêve,
Et le remords est dans l'amour : telle est la loi.
—Le Bonheur a marché côte à côte avec moi
Paul Verlaine
Photo Marc Lagoutte ©



Ah ! Ces poèmes Saturniens, de grands classiques. Mais cependant, un peu triste, pourtant l'Automne est lumineux. Seriez-vous dans les regrets Douce? Alors, si c'est le cas, oui redressez votre cœur, la vie vous appartient, et l'avenir est bien devant.
RépondreSupprimerB.
@ B. Oui la lumière est belle en cette saison....Quand à "mon cœur", il se repose voyez-vous.....de toutes les bousculades passées. J'ai lu ce matin ces jolis vers
Supprimer" La force du miroir trompa plus d'un amant
Qui crut aimer sa belle et n'aima qu'un mirage." de Guillaume Apollinaire.
A méditer......