Mais tu brûles !
- Mais tu brûles ! Prends garde, esprit ! Parmi les hommes,
Pour nous guider, ingrats ténébreux que nous sommes,
Ta flamme te dévore, et l'on peut mesurer
Combien de temps tu vas sur la terre durer.
La vie en notre nuit n'est pas inépuisable.
Quand nos mains plusieurs fois ont retourné le sable
Et remonté l'horloge, et que devant nos yeux
L'ombre et l'aurore ont pris possession des cieux
Tour à tour, et pendant un certain nombre d'heures,
Il faut finir. Prends garde, il faudra que tu meures.
Tu vas t'user trop vite et brûler nuit et jour !
Tu nous verses la paix, la clémence, l'amour,
La justice, le droit, la vérité sacrée,
Mais ta substance meurt pendant que ton feu crée.
Ne te consume pas ! Ami, songe au tombeau !
Calme, il répond : - je fais mon devoir de flambeau.


Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
RépondreSupprimerQui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
(Baudelaire)
Toi, vis, sois innombrable à force de désirs,
RépondreSupprimerDe frissons et d'extase,
Penche sur les chemins, où l'homme doit servir,
Ton âme comme un vase ;
Mêlée aux jeux des jours, presse contre ton sein
La vie âpre et farouche ;
Que la joie et l'amour chantent comme un essaim
D'abeilles sur ta bouche.
Et puis regarde fuir, sans regret ni tourment,
Les rives infidèles,
Ayant donné ton coeur et ton consentement
A la nuit éternelle...
( Anna de Noailles)
Je sais par cœur toutes tes grâces
RépondreSupprimerEt pour me les faire oublier
Il faudra que Saturne en fasse
Des tours d'horloge, de sablier
( Brassens )
Tu partiras.
RépondreSupprimerDéjà ton corps est moins réel que le courant qui l'use, et ces fumées au ciel ont plus de racines que nous.
C'est inutile de nous forcer.
Regarde l'eau, comme elle file par la faille entre nos deux ombres.
C'est la fin, qui nous passe le goût de jouer au plus fin.
Philippe Jaccottet
@Aramis... pas moins de 4 rebonds ! Merci.... et ils font tous de bels échos...
SupprimerOui, c'est beaucoup, trop peut-être, mai Hugo m'y invite…
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