Dans les rues de la ville il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus ; qui au juste l'aima ?
Il cherche son pareil dans le vœu des regards.
L'espace qu'il parcourt est ma fidélité.
Il dessine l'espoir et léger l'éconduit.
Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.
Je vis au fond de lui comme une épave heureuse.
À son insu, ma solitude est son trésor.
Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.
Dans les rues de la ville il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus ; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas ?
René Char
Photo Roger Viollet© - René Char en 1943
Photo Roger Viollet© - René Char en 1943



Je suis un grand lecteur de René Char, je vois que vous aussi, j'ai récemment entendu et lu des textes de Gaston Bachelard sur la poésie et l'imaginaire, vous connaissez?
RépondreSupprimerOui. Merci de vos lectures ici.
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