Pas une chose au monde qui ne soit nuage.
Nuages, les cathédrales, pierre imposante et bibliques verrières, qu’aplanira le temps.
Nuage l'odyssée, mouvante, comme la mer, neuve toujours quand nous l’ouvrons.
Le reflet de ta face est un autre, déjà, dans le miroir et le jour, un labyrinthe impalpable.
Nous sommes ceux qui partent.
Nous sommes ceux qui partent.
Le nuage nombreux qui s’efface au couchant est notre nuage.
Telle rose en devient une autre, indéfiniment.
Tu es nuage, tu es mer, tu es oubli.
Tu es aussi ce que tu as perdu.
Tu es nuage, tu es mer, tu es oubli.
Tu es aussi ce que tu as perdu.
Nuages (I) / Jorge Luis Borges / Les Conjurés / traduction par Claude Esteban
Photo Ferdinando Scianna/Magnum Photos
Jorge Luis Borges / Palerme / Sicile / 1984
Jorge Luis Borges / Palerme / Sicile / 1984



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