Le Roman de Bayâd et Riyâd 

Mieux connu des arabophone sous le nom de Hadîth Bayâd wa Riyâd (en arabe حديث بياض ورياض) est un manuscrit anonyme et malheureusement incomplet produit dans l'Espagne arabo-andalouse de la première moité du XIIIème siècle. Il est composé de trente folios et orné de miniatures. Il s'agit d'un document exceptionnel qui nous narre une romance (écrit en prose et en versification en langue arabe) d'amour platonique entre Bayâd, fils d’un marchand de Damas , et la belle Riyâd qui est une esclave chanteuse et favorite du vizir Hâjib. Interviennent d'autres protagonistes, parmi lesquels 
la « Vieille », qui tient un rôle similaire à celui de l’entremetteuse puisée dans la  littérature du Bas Moyen Âge, et Sayyida, fille du vizir Hâjib. 

Les personnages aristocratiques évoluent sous l'ombre de luxuriants palais et jardins verdoyants.
Bayâd, s’en venant de Damas, apeçoit Riyâd près de la rivière et tombe amoureux d'elle. 
La « Vieille » le prend alors sous sa protection et permet aux deux jeunes gens de se rencontrer. 
Lors de cette rencontre, Riyâd tombe à son tour éperdument amoureuse. La jeune femme étant favorite du vizir, la « Vieille » tente de dissuader Bayâd de son amour. Celui-ci parvient tout de même à la convaincre d’organiser une seconde rencontre, durant laquelle Riyâd commet la folie de déclarer à Bayâd son amour. Sayyida, furieuse, enferme alors Riyâd. La « Vieille » parvient à cacher Bayâd chez elle. 
À partir de ce moment, les deux amants entament une correspondance.
Bien que la peinture hispano-mauresque fût hautement considérée, probablement sous l'influence chrétienne, l'Espagne musulmane n'en a conservé que peu de spécimens, dont les peintures de l'Alhambra de Grenade, seul palais du Moyen Âge espagnol qui nous soit parvenu en bon état. 
Ce manuscrit étant mutilé, il est difficile malheureusement de connaître le début et la fin de l'intrigue. 

Cet unique exemplaire demeure cependant l'un des rares manuscrits à peintures conservés qui proviennent de l'Occident musulman.

Certains détails architecturaux de l'enluminure à représentations figurées permettent d'identifier qu'elle a été copiée en Espagne almohade.

Les quatorze miniatures se rapprochent quant à elles au niveau du style à la peinture pratiquée en Mésopotamie à la même époque et pourrait situer l'action de ce roman dans cette région. 
Le document est précieusement conservé à la Biblioteca Apostólica Vaticana.



* Pour aller plus loin:
- Robinson, C., « Bayad wa-Riyad, Hadit/Qissat », in Enciclopedia de al-Andalus. Diccionario de Autores y Obras Andalusíes, Fundación El Legado Andalusí, 2002, p. 111-117.
- Al-Andalus : the Art of Islamic Spain, (cat. exp., Grenade, Alhambra / New York, The Metropolitan Museum of Art, 1992), 1992, p. 312-313.


Illustration de l'histoire romanesque ' Hadîth Bayâd wa Riyâd ' du XIVe siècle (l'histoire de Bayad et Riyad) - Image: Maler der Geschichte von Bayâd und Riyâd 003


Joueur de oud chantant les amours de Bayâd et Riyâd, dans le jardin d'un palais à une aristocrate entourée de nobles demoiselles. Miniature extraite du roman Hadîth Bayâd wa Riyâd, manuscrit andalou daté de la première moitié du XIIIe siècle (Biblioteca Apostólica Vaticana).

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