Je pense qu’en ce moment
il n’est peut-être personne au monde qui pense à moi,
que moi seul je me pense,
et que si je mourrais maintenant,
personne, pas même moi, ne me penserait.

Et voici que commence l’abîme,
comme lorsque je m’endors.
Je suis mon propre appui et je m’en prive.
Je contribue à tapisser d’absence toute chose.

C’est peut-être pour cela
que penser à un homme revient à le sauver.

Roberto Juarroz
Poésie verticale I à IV, Le Talus d’Approche


Commentaires

  1. "Grand âge, nous voici. Fraîcheur du soir sur les hauteurs, souffle du large sur tous les seuils, et nos fronts mis à nu pour de plus vastes cirques… Saint-John Perse

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    1. @ ulysse..... Saint-John Perse.... que j'aime tant... merci ! pour cet écho !

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