Rien sinon cette clarté
La clarté de ce matin
Qui te mènera sur terre

La clarté de ce matin
Une aiguille dans du satin
Une graine dans le noir
Œil ouvert sur un trésor

Sous les feuilles dans tes paumes
Le jeu grisant des aumônes
Chaudes
Le grand risques des refus
Blêmes

Sur les routes du hasard
Le mur dur perdra ses pierres

La clarté de ce matin
Dévêtus de tous mes regards tes seins
Tous les parfums d’un bouquet
De la violette au jasmin
En passant par le soleil
En passant par la pensée

Le bruit de la mer le bruit des galets
La mousse et l’odeur de la fleur du bois
Le miel l’odeur du pain chaud
Duvet des oiseaux nouveaux

La clarté de ce matin
La flamme qui t’enfanta
Qui naît bleue et meurt en herbe
Premier regard premier sang

Dans un champ de chair touchante
Les premiers mots du bonheur
Rafraîchissent leur ferveur
Sous des voiles de rosée
Et le ciel est sur tes lèvres.

Paul Eluard 

Photo Dora Maar






Commentaires

  1. La lumière toujours est tout près de s'éteindre
    La vie toujours s'apprête à devenir fumier
    Mais le printemps renaît qui n'en a pas fini
    Un bourgeon sort du noir et la chaleur s'installe

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