Si je pouvais croquer la terre entière
Et lui trouver du goût,
Et si la terre était une chose à croquer,
J’en serais plus heureux pour un moment…
Mais moi ce n’est pas toujours que je veux être heureux.
Il faut bien être de temps à autre malheureux
Afin de pouvoir être naturel…
Ce n’est pas tous les jours qu’il fait soleil,
Et la pluie, quand elle manque terriblement, on la demande.
C’est pourquoi je prends le malheur avec le bonheur
Naturellement, comme qui ne s’étonne point
Qu’il y ait montagnes et plaines
Ainsi qu’herbes et rochers… 

Ce qu’il faut c’est être naturel et calme
Dans le bonheur comme dans le malheur,
Sentir comme l’on voit,
Penser comme l’on marche,
Et lorsqu’on va mourir, se rappeler que le jour meurt,
Et que le couchant est beau et belle la nuit qui se fait…
Et que si ainsi sont les choses, c’est que les choses sont ainsi. 

Alberto Caiero - alias Fernando Pessoa - " Poèmes païens "






Commentaires

  1. Non!
    Décidément non!
    Ce poème de Pessoa, Douce, ne m'inspire guère…
    Et je rejoins plutôt Baudelaire:
    "Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
    Du passé lumineux recueille tout vestige !
    Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige…
    Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

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    Réponses
    1. @ulysse je peux comprendre.
      Pour autant tout de même ! C'est beau....
      et Pessoa que j'ai découvert il y a quelques années, grâce à un homme que j'ai tant aimé, et jamais oublié, reste pour moi un auteur incontournable...! Et incroyablement contemporain.

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  2. Douce, je ne parlais que de ce poème-là, pas de tout Pessoa!

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