La mer mauvaise

J’aime entendre la pluie tomber sur la campagne,
Le tonnerre lointain, le silence mouillé.
J’aime entendre la nuit vivre endormie ;
la porte
Gémir contre l’étable
où bougent encor, sous
Les toiles d’araignées, de vieilles peurs mal mortes ;
Et l’écho des sabots de chevaux disparus.
J’aime entendre le vent quand se heurtent les arbres
Dans la hauteur du ciel ;
la marche des nuages ;
L’appel d’une âme en peine auquel un chien répond ;
Et, plus que tout, battre la coque, à grands coups sourds,
Grondante de tous ses abîmes, la mer mauvaise.


Louis Brauquier - Hivernage - Collection Sud, Marseille, 1978



Commentaires

  1. Homme libre, toujours tu chériras la mer!
    La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
    Dans le déroulement infini de sa lame
    Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
    (Baudelaire)

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés