Parcourir l’Arbre
Se lier aux jardins
Se mêler aux forêts
Plonger au fond des terres
Pour renaître de l’argile

Peu à peu
S’affranchir des sols et des racines
Gravir lentement le fût
Envahir la charpente
Se greffer aux branchages

Puis dans un éclat de feuilles
Embrasser l’espace
Résister aux orages
Déchiffrer les soleils
Affronter jour et nuit

Évoquer ensuite
Au cœur d’une métropole
Un arbre un seul
Enclos dans l’asphalte
Éloigné des jardins
Orphelin des forêts

Un arbre
Au tronc rêche
Aux branches taries
Aux feuilles longuement éteintes
S’unir à cette soif
Rejoindre cette retraite
Écouter ces appels

Sentir sous l’écorce
Captives mais invisibles
La montée des sèves
La pression des bourgeons

Semblables aux rêves tenaces
Qui fortifient nos vies

Cheminer d’arbre en arbre
Explorant l’éphémère
Aller d’arbre en arbre
Dépister la durée

Andrée Chedid










Commentaires

  1. Une voix dit « toujours » et l'autre répond « oui »,
    Car l’éphémère ardeur veut un luxe inouï
    D’avenir et d'éternité...

    (Anna de Noailles)

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  2. Que le berce l’été, que l’agite l’hiver,
    Que son tronc soit givré ou son branchage vert,
    Toujours, au long des jours de tendresse ou de haine,
    Il impose sa vie énorme et souveraine

    (Emile Verhaeren)

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    Réponses
    1. @ulysse, j'aime ce poète, découvert il y a des années grâce à un ex-amoureux qui naviguait dans l'univers de la poésie et m'a initié à plusieurs autres auteurs.

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  3. Marie, je crois vous l'avoir déjà dit, c'est par mon père, homme du Pays Wallon, que j'ai connu Verhaeren, non vraiment de son vivant car je n'avais que 10 ans à son décès, mais par les œuvres du poète qu'il avait dans sa bibliothèque et par un manuscrit qu'il laissa, inachevé…

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