À l’entrée de l’hiver, aux heures plus longues et incertaines,
on se demande pourquoi
telle chose n’est pas arrivée,
qu’est-il advenu de celui-là?
que nous appelions Frère jusqu’à hier.
Sous la pluie les roses trémières baissent la tête
comme si elles voulaient s’excuser;
et puis c’est un frémissement de joie brève
qui viendra se glisser sous la robe des dernières
feuilles
et qu’on laissera dehors, avec tout le reste,
en fermant la porte.

Casimir Prat - Sait-on jamais : poèmes 1995-2004





Commentaires

  1. J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
    Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer,
    Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre,
    Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.

    Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère,
    Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
    Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère
    D’un glorieux automne ou d’un soleil couchant.

    Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
    Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
    Goûter, en regrettant l’été blanc et torride,
    De l’arrière-saison le rayon jaune et doux !

    Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
    ******************
    Oh, je voudrais tant que tu te souviennes,
    Des jours heureux quand nous étions amis,
    Dans ce temps là, la vie était plus belle,
    Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui.
    Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
    Tu vois je n’ai pas oublié.

    Jacques Prévert
    ******************

    Et ce silence, et ce grand charme langoureux
    Que verse en nous l’automne exquis et douloureux
    Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres
    Et des parterres nus où grelottent les marbres,
    Baignera doucement notre âme tout un jour,
    Comme un mouchoir ancien qui sent encor l’amour.

    Albert Samain, Le chariot d’or

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