J’ai eu le temps de crever
tant de fois
loin de la poésie
loin de ton île
Je me suis prise à toi
comme on se jette d’un pont
pensant renverser l’espace le temps
retourner l’horizon
mais il était sans doute déjà trop tard
nous étions seuls
chacun était devenu une île
J’ai souvent espéré une chambre claire
depuis ton départ
une chambre où poser les valises
sans faire tanguer l’horizon
On m’a proposé des canapés deux places au petit jour
des plages artificielles
des paradis fiscaux
des barques de fortune
des nuits blanches
des alcools forts pris au comptoir
des petites prisons domestiques
des champs de bataille
mais jamais une chambre claire
Voilà pourquoi je n’ai jamais quitté la route
j’ai préféré les chemins de poussière
où j’ai continué à te chercher
essayant de t’atteindre à travers les strates du temps
en brûlant ma langue dans les poèmes
en m’écorchant aux ronces
comme on incante les ombres de l’enfance
depuis une autre rive
La chambre où t’aimer
est restée hors d’atteinte
J’attends
je cherche des stratégies pour enrayer
le galop permanent de la mémoire
le temps et l’espace de la douleur
Parfois je pense que tu as mis le feu
pour nous sauver
comme on brûle une ville morte
je me souviens que tu es un samouraï
un tigre à dents de sabre
un incendiaire
Peut-être mon cœur est-il mort
et quoi
il nous faudrait faire cette route seuls
le reste de la route
comme on rentre chez soi
une nuit froide après le dernier bal
retourner l’horizon
mais il était sans doute déjà trop tard
nous étions seuls
chacun était devenu une île
J’ai souvent espéré une chambre claire
depuis ton départ
une chambre où poser les valises
sans faire tanguer l’horizon
On m’a proposé des canapés deux places au petit jour
des plages artificielles
des paradis fiscaux
des barques de fortune
des nuits blanches
des alcools forts pris au comptoir
des petites prisons domestiques
des champs de bataille
mais jamais une chambre claire
Voilà pourquoi je n’ai jamais quitté la route
j’ai préféré les chemins de poussière
où j’ai continué à te chercher
essayant de t’atteindre à travers les strates du temps
en brûlant ma langue dans les poèmes
en m’écorchant aux ronces
comme on incante les ombres de l’enfance
depuis une autre rive
La chambre où t’aimer
est restée hors d’atteinte
J’attends
je cherche des stratégies pour enrayer
le galop permanent de la mémoire
le temps et l’espace de la douleur
Parfois je pense que tu as mis le feu
pour nous sauver
comme on brûle une ville morte
je me souviens que tu es un samouraï
un tigre à dents de sabre
un incendiaire
Peut-être mon cœur est-il mort
et quoi
il nous faudrait faire cette route seuls
le reste de la route
comme on rentre chez soi
une nuit froide après le dernier bal
Cathy Jurado - Intérieur nuit - Ed L'ail des ours - 2023



La belle en larmes
RépondreSupprimerPleure l'abandon de ses charmes
Dont un volage enjôleur
A cueilli la fleur.
Elle sanglote
Au bord de l'onde qui grelotte
Sous les peupliers tremblants,
Pendant que son regard flotte
Et se perd sous les nénuphars blancs.
Maurice Rollinat (1846 -1903).
On ne commande pas l’amour :
Il n’obéit pas, il se donne ;
Voilà pourquoi je te pardonne :
Mais tu m’as tant aimée un jour
Que j’en demeurai tout amour.
Pour une autre as-tu fait de même ?
Aime donc longtemps, si l’on t’aime :
C’est mortel quand ce n’est qu’un jour.
Marceline Desbordes-Valmore. (1786 -1859)
@ Aramis, rebonds parfaits ! je ne connais pas Maurice Rollinat, donc découverte pour moi.. Merci...
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