L'extase 

Là où comme sur un lit un oreiller,
Une rive en crue invitait les violettes
A reposer leurs testes,
Nous nous assîmes, l'un à l'autre tout entiers.

Nos mains étaient fermement cimentées
Par siccatif rapide, et de là s'exhalaient, subtil;
Nos œillades enfilaient, et tenaient enlacés
Nos regards, sur un collier à double fil.

Ainsi greffer nos mains
Restait pour nous unir le seul moyen;
Et des images captées dans nos yeux
De nostre route les seules lieues.

John Donne - extrait 








Commentaires

  1. La nuit était venue, la lune émergeait de l'horizon, étalant
    sur le pavé bleu du ciel sa robe couleur soufre. J'étais
    assis près de ma bien-aimée, oh ! bien près ! Je serrais ses
    mains, j'aspirais la tiède senteur de son cou, le souffle
    enivrant de sa bouche, je me serrais contre son épaule,
    j'avais envie de pleurer ; l'extase me tenait palpitant,
    éperdu, mon âme volait à tire d'aile sur la mer de l'infini.

    (Huysmans)

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    1. @ulysse que c'est beau...... on a envie comme ça que certaines extases n'en finissent jamais.

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