Tu te rappelleras ce ravin capricieux,
c'est là que palpitaient les arômes grimpants,
de temps en temps passait un oiseau revêtu
de lenteur et de pluie : son costume d'hiver.

Tu te rappelleras les présents de la terre :
l'irascible parfum, avec la fange d'or,
les herbes du buisson et les folles racines,
sortilège d'épine et pareil à l'épée.

Tu te rappelleras le bouquet apporté
par toi, bouquet fait d'ombre et d'eau et de silence,
bouquet pareil à la pierre entourée d'écume.

Ce fut alors comme jamais, comme toujours :
nous partons tous les deux vers le lieu sans attente
pour y trouver tout ce qui est en train d'attendre.


Pablo Neruda - La centaine d'amour - extrait 











Commentaires

  1. Et je m'en vais
    Au vent mauvais
    Qui m'emporte
    Deçà, delà,
    Pareil à la
    Feuille morte.
    (Verlaine)

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  2. Attendre une heure est long
    Si l'amour est en vue
    Attendre l'éternité est bref
    Si l'amour est au bout.

    (E.Dickinson)

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    1. @ulysse... tout à fait... et si bien dit... j'adore vos rebonds ! merciii

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  3. Que voulez-vous? Il fait si beau que la neige reluit…

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