Poser sa tête sur un oreiller 
Et sur cet oreiller dormir 
Et dormant rêver 
À des choses curieuses ou d’avenir, 
Rêvant croire à ce qu’on rêve 
Et rêvant garder la notion 
De la vie qui passe sans trêve 
Du soir à l’aube sans rémission. 
Ceci est presque normal, 
Ceci est presque délicieux 
Mais je plains ceux 
Qui dorment vite et mal, 
Et, mal éveillés, rêvent en marchant. 
Ainsi j’ai marché autrefois, 
J’ai marché, agi en rêvant, 
Prenant les rues pour les allées d’un bois. 
Une place pour les rêves 
Mais les rêves à leur place. 

Robert Desnos 

Tableau Victor Gabriel Gilbert

Commentaires

  1. Je suis dur
    Je suis tendre
    Et j'ai perdu mon temps
    A rêver sans dormir
    A dormir en marchant
    Partout où j'ai passé
    J'ai trouvé mon absence
    Je ne suis nulle part
    Excepté le néant
    Mais je porte caché au plus haut des entrailles
    A la place où la foudre a frappé trop souvent
    Un coeur où chaque mot a laissé son entaille
    Et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement

    Pierre Reverdy

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    1. @Aramis, Reverdy est souvent "poignant" dans ses mots, merci pour ce rebond !

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